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Lumix S1 et S1R : les hybrides à capteur plein format de Panasonic sont là !

Embarquant respectivement 24 et 47 mégapixels, les deux boîtiers de Panasonic sont conçus sur la même base technique. Ces véritables tanks ne font l’impasse sur aucune technologie afin de prendre de vitesse Canon et Nikon.

« Le plein format sans compromis » : c’est avec cette promesse marketing que Panasonic fait son entrée dans le monde des appareils photo hybrides à capteur plein format 24×36 mm, avec deux premiers modèles, les Lumix S1 et Lumix S1R. Deux boîtiers conçus sur une base commune, dont seule la définition du capteur diffère : 24,2 Mpix pour le S1 et 47,3 Mpix pour le S1R, copiant ainsi les stratégies de Sony (A7 Mark III et A7R Mark III) ou de Nikon (Z6 et Z7).

À lire : S1 et S1R : Panasonic lance ses premiers hybrides à capteur plein format !

Annoncés en développement à la Photokina de Cologne en septembre dernier, ces deux boîtiers sont le fer de lance de l’alliance autour de la monture L qui réunit Leica, Sigma et Panasonic. Le Leica SL fut le premier boîtier compatible, mais son isolation de l’époque (tarif très élevé, Leica seul sur le coup, etc.) n’en fait pas le meilleur boîtier pour promouvoir l’alliance en 2019.

Le défi pour Panasonic est de taille – s’imposer face à Canon, Nikon et Sony dans l’arène des boîtiers à capteur plein format – mais il ne semble pas insurmontable quand on se rappelle de ce la marque a déjà réalisé depuis le lancement du premier hybride en 2008. A cette époque, Panasonic ne représentait rien dans le monde de la photo. Et il s’est pourtant imposé, notamment en Europe, comme l’un des poids lourds des hybrides. Dans un marché de l’entrée de gamme (et des gros volumes) qui fond comme neige au soleil, la marque ne voulait pas s’enfermer dans le Micro 4/3 et travaille depuis huit ans à son arrivée dans le marché du plein format.

Une fois la décision arrêtée de se lancer dans le grand bain, il a fallu trois années de développement – et de longues négociations avec Leica et Sigma autour de l’alliance – pour accoucher de ces deux premiers boîtiers. Deux engins de guerre avec une fiche technique longue comme le bras, dont le but affiché est moins d’attaquer Sony que de couper l’herbe sous le pied de Canon et Nikon. Quand le premier, pionnier des hybrides plein format, a beaucoup axé son développement sur la plus grande compacité de son système – Nikon et Canon ont un peu suivi l’an dernier – Panasonic a pour ambition de séduire les utilisateurs de reflex qui n’ont pas encore sauté le pas. Avec comme argument massue LA spécification technique phare qui manque encore à l’heure actuelle à tous les hybrides plein format : un niveau de résistance équivalent à un bon vieux reflex.

Vrai format reflex, vraie résistance de reflex

La première force des Panasonic S1 et S1R est donc leur construction : quand les Alpha de Sony et même le Z7 de Nikon sont encore jugés trop fragiles par de nombreux photographes – notamment les reporters – pour les accompagner sur les terrains les plus durs, Panasonic a tout mis dans ses boîtiers pour coller aux standards du reflex. Du format à la prise en main, de la conception en alliage de magnésium aux dizaines de joints d’étanchéité jusqu’à la certification de fonctionnement à -10°C (la même que celles des reflex de Canon et Nikon qui fonctionnent, dans les faits, à des températures encore plus basses), tout a été mis en œuvre pour proposer des boîtiers qui encaissent.

Selon les ingénieurs de Panasonic, le benchmark technique lors du développement fut l’EOS 1DX Mark II, l’appareil professionnel le plus résistant de chez Canon. A ce titre, on peut tout à fait voir le Lumix G9 comme boîtier « d’entraînement » de la marque, qui sait déjà encaisser poussières, froid et coups. L’intérieur du boîtier a lui aussi été pris en compte avec, du côté de la mécanique, un nouvel obturateur tout en métal garanti pour supporter 400.000 déclenchements.

Cette recherche de la solidité, Panasonic l’assume, quitte à se retrouver face à un vrai reflex en termes d’encombrement et de poids : loin de faire l’éloge de la portabilité, tout est voué ici à la solidité professionnelle. Mais quand les autres marques ont dû jouer un numéro d’équilibriste avec la compacité pour séduire (Sony) ou accompagner (Nikon et Canon) les photographes issus des reflex, la position de Panasonic est plus simple : si vous souhaitez la compacité, les hybrides Micro 4/3 et leur riche parc optique sont là. Si vous cherchez le meilleur de la qualité d’image et la solidité, il y a désormais les S1 et S1R.

Deux boîtiers, une base commune

Comme avec les Z6 et Z7 de Nikon (et les appareils de Sony), Panasonic a utilisé la même base technique pour deux appareils de 24 et 40+ mégapixels : le S1 avec 24,2 Mpix qui est la définition maître étalon à l’heure actuelle en termes de rapport qualité d’image / facilité de travail des fichiers. Et un gros 47,3 Mpix pour les photographes assoiffés de haute définition – paysage, studio, etc.

Sur le plan des performances générales, les deux boîtiers sont presque identiques – rafales, AF, etc. – avec de petites variations essentiellement sur les modes vidéo : outre des recadrages vidéo différents (lire plus loin), le S1 proposera des fonctionnalités vidéo un peu plus avancées par le biais d’une mise à jour optionnelle payante qui débloquera des fonctions quand le S1R joue la qualité d’image pure.

Tsunami technologique

Sans base d’utilisateurs et avec une image de marque essentiellement axée sur la vidéo, Panasonic part avec quelques handicaps pour le lancement d’appareils qui ciblent, pour la première fois, un public essentiellement de photographes professionnels. Une faiblesse que Pana’ retourne élégamment : puisqu’ils n’ont pas à ménager des utilisateurs existants, à jongler avec des gammes établies ou à faire tout autre compromis, les ingénieurs de la marque d’Osaka ont joué leur atout maître, à savoir le déluge technologique. Habitué à pousser toujours plus loin ses boîtiers pour justifier la petitesse de son capteur Micro 4/3, Panasonic a développé un portfolio de technologies qui donne le tournis. Pour marquer le coup avec son entrée dans la cour des grands, Pana’ a fait comme au poker : « All-in ! ».

  • Viseur le plus défini jamais vu de 5,76 mpix à 120 Hz (grossissement x0,78)
  • Viseur sans passage au noir (blackout) en rafale (comme le Sony A9)
  • Premier boîtier plein format à double stabilisation optique et mécanique (6 vitesses)
  • Premier boîtier plein format hybride à proposer de la 4K 60p
  • Premier boîtier plein format à proposer un mode multishoot haute résolution (96 Mpix (S1) et 187 Mpix (S1R), sur trépied)
  • Premier boîtier hybride plein format à être officiellement tropicalisé
  • Premier boîtier hybride plein format à shooter des photos HDR
  • Rafales : 9 i/s en AF-S, 6 i/s en AF-C, 30 i/s en mode photo 6K Jpeg
  • Mémoire tampon importante (S1R : 40 RAW, S1 : 90 RAW)
  • Autofocus à détection de l’œil (eye-AF, paramétrable en gauche ou droit)
  • Rétroéclairage des touches et interface dotée d’un mode « nuit »
  • Algorithmes issus de l’apprentissage profond pour la reconnaissance des sujets (avec la promesse de mises à jour régulière des algorithmes) et leur suivi
  • Modes vidéo professionnels (4:2:2 10 bit interne, hybrid log gamma, HDR, etc.)
  • Timelapse 8K (S1R, assemblés en post-production)
  • Double emplacement carte mémoire : SD UHS-II et QXD (compatible CF Express !)
  • Connectique complète : HDMI pleine taille, jack in/out, Wi-Fi 2,4 & 5 GHz, Bluetooth
  • Shoot connecté (tethering)
  • Recharge (même en shoot !) par la prise USB C 3.1
  • Ecran LCD supérieur de contrôle des réglages
  • Ecran LCD arrière de 2,1 Mpix tactile et orientable sur 3 axes

Nous avons eu beau fouiller dans les détails de la fiche technique, le boîtier ne semble souffrir d’aucune faiblesse « volontaire » (bridage marketing), ni d’équipement manquant ou d’une faiblesse technologique majeure. Le seul élément à surveiller sera la qualité de l’autofocus : contrairement au reste de la compétition, Panasonic ne fait pas appel à un AF hybride mêlant collimateurs de phase et détection de contraste. La marque d’Osaka continue de peaufiner son AF DFD à détection de contraste simple, un dispositif qui a fait ses preuves dans les appareils Micro 4/3 mais dont il reste à déterminer l’efficacité sur un si grand capteur.

Alliance optique pour aller plus vite

À lire : Leica, Panasonic et Sigma annoncent leur alliance autour de la monture L

Un système photographique n’est rien sans optiques. Cela, Panasonic le sait et, confronté à la réduction du marché photo et au coût que représente le développement de deux montures – Micro 4/3 et plein format – a fait un choix de raison en s’alliant avec Leica et Sigma autour d’une monture commune. Développée par Leica, la monture SL devient « L Mount » de son nom commun et va permettre aux trois acteurs de développer, indépendamment les uns des autres, leurs boîtiers et leurs optiques (les lois anti-trust leur interdisent de partager leurs feuilles de route).

Outre la compatibilité entre les différents produits de ces acteurs, l’intérêt de cette alliance est évidemment la possibilité pour Panasonic de pouvoir rapidement profiter de nombreuses optiques au cours de la première année de vie son boîtier. Les S1 et S1R sont ainsi (presque) lancés avec 3 objectifs : le 24-105 mm f/4, le 50 mm f/1.4 et le 70-200 mm f/4 (qui arrive au printemps, lire plus loin).

De son côté, Leica annonce 18 optiques L compatibles d’ici fin 2020 (mais attention, certaines sont en APS-C !) et Sigma a annoncé l’arrivée dès cette année de pas moins de 19 références d’ici la fin 2019, certaines adaptées aux optiques plein format Art déjà lancées pour Canon/Nikon, d’autres nouvellement développées pour la distance de tirage de la monture L.

Comme on l’a vu plus haut, la spécificité des optiques de Panasonic sera à chercher du côté de l’autofocus, avec une conception spéciale qui devrait accélérer la vitesse de mise au point. Mais Panasonic compte aussi sur les certifications de résistance – résistance au froid (-10°C), anti-poussières et résistance aux projections d’eau – et sur son savoir-faire autour de la vidéo : les deux zooms profitent d’une conception qui réduit l’effet de « respiration » (breathing en anglais), ce léger décalage de focale quand on fait varier la mise au point.

Panasonic sait que cela ne suffit pas pour convaincre d’investir plusieurs milliers d’euros dans un système naissant et a publié une feuille de route assez précise (voire illustration ci-dessus) qui prévoit une dizaine d’optiques d’ici fin 2020. Soit une optique tous les deux mois en moyenne à compter de la date de lancement officielle des S1 et S1R en mars prochain !

Résumons : au lancement, trois optiques Pana’ : le Lumix S 24-105 mm f/4 Macro, le Lumix Pro 70-200 mm f/4 Pro et le Lumix Pro 50 mm f/1.4. Le 24-104 mm a le bon goût de profiter de capacité de proxiphotographie avec un facteur de grandissement de x0,5 en grand angle (mise au point à 30 cm) le temps d’attendre la sortie d’une vraie optique macro.

Outre les optiques, le positionnement pro de l’appareil a poussé Panasonic à développer Lumix Pro. Déjà disponible aux USA et au Japon, il s’agit d’un programme d’assistance payant à plusieurs niveaux, avec des tarifs qui varient selon le nombre d’optiques et de boîtiers possédés et les services recherchés.

Les Lumix S1 et S1R seront disponibles à la fin du mois de mars 2019.

Lumix S1 boîtier nu : 2499 €
Lumix S1 + Lumix S 24-105 : 3399 €
Lumix S1R nu : 3699 €
Lumix S1R + Lumix S 24-105 : 4599 €

24-105 mm f/4 DUAL IS 6.0 / Macro x0,5 30 cm : 1399 €
70-200 mm f/4 S Pro DUAL IS 6.0 (clutch & buttée) : 1899 €
50 mm f/1.4 S Pro DUAL IS 6.0 (clutch & buttée) : 2499 €

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